Des ONG poursuivent en justice le contrat de la SNCB avec une entreprise qui soutient les colonies israéliennes
En collaboration avec Intal Globalize Solidarity, Vrede vzw et Al Haq Europe, 11.11.11 a déposé une plainte auprès du Conseil d'État contestant l'attribution d'un contrat de plusieurs milliards de dollars par la Société nationale des chemins de fer belges (SNCB). L'entreprise ferroviaire souhaite acquérir plus de 600 nouvelles rames auprès du constructeur hispano-basque CAF, pour un montant total de plus de trois milliards d'euros. Or, selon nous et plusieurs experts, ce choix est risqué : CAF participe à l'expansion des colonies israéliennes illégales.
La CAF et les territoires palestiniens occupés
La CAF contribue à le projet de tramway de Jérusalem, un réseau de tramway qui relie les colonies israéliennes illégales au territoire israélien. Selon les experts, ce réseau de tramway joue un rôle clé dans les crimes de guerre et l'expansion de la politique de colonisation. Cette politique est qualifiée internationalement d'apartheid et d'annexion.
Francesca Albanese, rapporteuse de l'ONU Début juillet, la CAF a spécifiquement mentionné l'année 2025 dans un rapport sur les entreprises qui profitent de l'économie israélienne et de ses politiques d'occupation, d'apartheid et de génocide. Dans une lettre adressée à la SNCB (Société nationale des chemins de fer), elle avait auparavant demandé l'exclusion de cette entreprise.
La SNCB a ignoré les avertissements précédents
Néanmoins, le conseil d'administration de la SNCB a confirmé le choix de la CAF fin juillet. Cela s'est produit malgré les avertissements antérieurs des organisations de défense des droits de l'homme et malgré une décision du Conseil d'État en juin, qui a suspendu une décision d'attribution antérieure.
« La SNCB est bien consciente que la CAF est directement impliquée dans de graves violations du droit international », déclare Mehdi Salhi d'IntalNous avons fourni à la direction de nombreux rapports documentant l'implication de la CAF dans le déplacement forcé de Palestiniens et le développement de colonies illégales. Il s'agit de crimes de guerre. Pourtant, ils les ignorent et se contentent de demander des explications à la CAF elle-même. Cette attitude relève de la pure hypocrisie.
Responsabilité légale et morale
Une entreprise publique telle que la SNCB est obligée d'adapter ses offres aux respect du droit international et des droits de l'homme.
« Il est inacceptable qu’une institution gouvernementale belge confie des fonds publics à une entreprise impliquée dans des crimes de guerre », a déclaré Willem Staes de 11.11.11« Nous demandons que la CAF soit exclue et que la SNCB ajuste ses procédures afin que les droits de l'homme soient toujours pris en compte de manière significative dans les futurs appels d'offres. »
Ludo De Brabander de l'asbl Vrede acquiesce : « Alors que la population de Gaza est massacrée et affamée, et que le gouvernement israélien prône ouvertement l’annexion de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est, il est ahurissant que la SNCB veuille attribuer un contrat de plusieurs milliards de dollars à une entreprise aussi problématique. L’argent public ne devrait jamais servir à financer l’occupation et l’apartheid. Pourtant, la SNCB menace de conclure l’« accord du siècle » ici, au détriment des droits humains fondamentaux. »
Soutenez cette bataille juridique
Contribuez à notre campagne de financement participatif et contribuez à empêcher que l'argent public finance des crimes de guerre et des violations des droits humains. Si nous gagnons ce procès, nous créerons un précédent important : les entreprises publiques ne pourront plus s'en tirer impunément en étant impliquées dans des violations des droits humains commises par Israël, en Belgique et ailleurs.